Après la fermeture du réseau Parler, c’est Telegram qui est désormais au centre des polémiques. La messagerie instantanée s’est vue investie par des utilisateurs extrémistes et accusée d’héberger des contenus haineux. Sous le coup d’une plainte, c’est Apple qui en fait les frais.
Après la tentative d’intrusion du Capitole le 6 janvier dernier, certains réseaux sociaux, dont Twitter, ont pris le parti de bannir Donald Trump de leurs plateformes, accusé de poster des messages incitant à la violence. Les partisans du président sortant se seraient notamment organisés sur le réseau Parler, qui a d’abord été retiré de l’App Store, du Play Store puis tout simplement des serveurs d’Amazon. Les utilisateurs en cause, eux, auraient alors migré vers Telegram.
Telegram, le nouveau QG des extrémistes
Faisant face à la récente indisponibilité de Parler, des activistes pro-Trump semblent avoir massivement téléchargé l’application de messagerie Telegram pour y créer des groupes de discussion. L’éditeur de la messagerie s’est d’ailleurs vu contraint de retirer des douzaines de chaines publiques dans lesquelles les membres échangeaient des propos « haineux ».
Or, si Apple a pris le parti de retirer Parler de sa plateforme de téléchargements, elle a choisi de conserver Telegram sur son App Store. Et cette décision ne plait pas aux membres de l’association américaine à but non lucratif Coalition for a Safer Web.
Coalition for a Safer Web estime en effet que les membres des groupes de discussion hébergés sur Telegram tenaient des propos néo-nazis promouvant la suprématie de la « race blanche ». Ils étaient donc en violation avec les règles de l’App Store d’Apple, à l’instar de Parler dont la firme de Tim Cook expliquait qu’elle représentait « des menaces de violences et d’activités illégales ».
L’inaction d’Apple remise en cause
Selon Apple Insider, Coalition for a Safer Web a donc lancé des actions à l’encontre d’Apple, accusée de ne pas avoir banni la messagerie Telegram de son store d’applications, et donc, en d’autres termes, d’avoir appliqué des traitement différenciés pour deux applications de messagerie de son Store. Selon l’association, il n’y a effectivement aucune raison de continuer à supporter Telegram, la messagerie étant elle aussi devenue un moyen de propager des contenus haineux. Les plaignants auraient d’ailleurs déjà prévenu Apple en juin dernier quant à la nature des discussions au sein des groupes publics de Telegram.
Reste que Telegram a tout de même pris la situation en main en supprimant les chaines de messages concernées. De son côté Parler a toujours été réticent à filtrer le contenu des messages publiés sur son réseau social ; or, c’est seulement en mettant en place une politique de modération efficace que le réseau pourra retrouver sa place sur le magasin d’application Apple, comme l’expliquait Tim Cook dernièrement.
Telegram, pour sa part, est aussi toujours disponible sur le PlayStore de Google. Une action est d’ailleurs aussi prévue à l’encontre du géant. Soulignons enfin que, bien que le service soit également disponible sur le Windows Store, Microsoft semble à priori épargné par les actions de Coalition for a Safer Web.
Utilisateurs de Telegram et d’iPhone, rassurez-vous : au cas où Apple déciderait de céder à cette pression et de bannir la messagerie de son AppStore, son fondateur, Pavel Durov, a expliqué que des équipes planchaient actuellement sur une application Web qui sera donc disponible au travers du navigateur Safari.